samedi 12 juin 2010

Le TER enflammé


Hier, lors mon retour d'hebdomadaire vers mon appartement en train, un "petit" incident est survenu.
Une chose qui arrive rarement (enfin je l'espère...) : la motrice du TER s'est enflammée !

Après un message au style SNCF : "Mesdames, messieurs,  nous somme actuellement arrêté car le conducteur vient de s'apercevoir que de la fumée s'échappe du moteur. Notre conducteur va essayer des faire des essais pour réparer ce problème. Je vous tiendrais immédiatement informé dès que j'en saurais plus."

Bon, on est perdu en pleine campagne, là où les téléphones passent 1 fois sur 10, dans un train de fin de semaine, transportant un ensemble de passagers très hétéroclites : des étudiants, des personnes rentrant de leur semaine de travail, d'autres partant en week-end, des 'ptit couple', un prêtre, un chien, ...

J'aime assez ces moments où les conditions permettent une proximité entre ces individus de profils très variés, ils amènent toujours les gens à avoir des comportements extrêmes.

Première personne à exprimer une réaction, à peine 5 min après l'arrêt du train : un père, qui peste contre la SNCF dans un discours intérieur verbalisé et utilisant un ton extrêmement agacé et énervé : "Je dois aller chercher mes enfants à la sortie de l'école, ils font vraiment chier".

Second message du contrôleur, pour nous annoncer que les essais continuent, avec une phrase un peu mieux construite...

Petit couple d'étudiants, assis juste à coté de moi, sort du train pour aller fumer, ou pour tenter d'avoir une timidité moins collective. Souvent les gens en couple ont peur, je trouve ça paradoxale car quand tu est 2, tu es toujours plus fort. C'est le cadre d'un jeu de rôle où le "mâle" doit montrer sa capacité à protéger sa "femelle"... Donc leur sortie s'est limité à se placer devant la fenêtre, en face de leur place, pour pouvoir observer leur affaires... Retour du "mâle" dans le train pour faire un tas d'affaires sur le siège le plus proche de la vitre, et ressortie pour continuer l'observation de ces affaires nouvellement agglutinées.

Troisième message du controleur : "Mesdames, messieurs, notre conducteur, après avoir essayé de réparer la panne, vient de m'annoncer que nous ne pourrons pas repartir. Nous avons contacté le central pour savoir comment organisé la suite de nôtre voyage. Nous vous tiendrons informé dès que nous aurons de plus d'informations.".

Le jeune étudiant, assis derrière moi, au style "urbain de banlieue", qui à l'annonce de ce troisième message, peste : "Putain, j'ai vraiment pas de chance !". Sa façon d'exprimer cela donnait l'impression que ce train, remplit de voyageurs, ne contenait que lui et que cette panne était un message divin qui lui serait directement envoyé...

Quatrième message : "Mesdames, messieurs, nous ne savons pas encore si notre voyage ce continuera en bus ou train ni quand mais je vous informerais dès je me trouverais en possession des ces informations."

Les premières réactions collectives d'impatience commence à ce faire sentir : "... Non mais c'est pas normal ! ... Ils vraiment pas possible à la SNCF ! ...". Exaspéré, le père de famille, prépare ses affaires, et part du train...

Une partie des gens, sortent : la climatisation étant arrêtée l'atmosphère dans le train commence à être lourde et électrique. Pas d'emportements mais une tension palpable.

Encore des messages pour ré-expliquer la situation au passagers, puis arrivée et répétition du message que beaucoup attendaient : "Mesdames, messieurs, nous venons d'apprendre comment notre retour va s'effectuer. Un train en provenance de Grenoble va nous poussez à l'arrière jusqu'à la prochaine gare pouvant accueillir notre train. Dans cette gare nous ferons un changement de train afin de..."

Coupure seche et interloquante puis reprise du message "Désolé pour cette interruption provoquée par un passager très désobligeant ! Donc dans la prochaine gare nous ferons un changement de train afin de pouvoir continuer notre voyage.".

Baisse de tension dans la rame, mais l'impatience reste présente, les gens rentrent et sortent du train, certain téléphone pour annoncer leur retard. Moi aussi je décide de sortir pour fumer une cigarette.

Une senior parle avec un homme inconnu, le partage se fait vite dans ces situations : "Mon train vient de partir, je ne pourrais pas avoir de correspondance aujourd'hui. Mais heureusement, ma fille, qui habite Lyon, va m'héberger ce soir...". La "senior qui à une fille qui va l'héberger le temps d'une soirée" est un profile qui se retrouve toujours dans ce genre de situation, et qui exprime toujours oralement cela, surement pour chercher à se rassurer elle-même ou affirmer qu'elle s'est reproduit un jours...

Vision au loin du train qui "va nous pousser par l'arrière", je met des guillemets car le contrôleur à répété ces mots plusieurs fois en insistant : un homosexuel refoulé ?

Ce sauveur avance doucement vers nous et s'arrête sans heurt ni bruit (les conducteurs de trains sont quand même des vrai professionnels), certains observe cette préparation à cette "poussée arrière", d'autres rentrent, impatient de repartir. Je reste dehors pour observer, de loin, cette préparation.

Et enfin l'annonce du départ : "Mesdames, messieurs, notre train va bientôt repartir. Nous avancerons à faille vitesse jusqu'à la prochaine gare. Puis nous changerons de train pour continuer.".

Une annonce aux effets, paradoxaux, puisse qu'une masse de personne descend du train pour monter le train de derrière, je reviendrais sur cela plus tard.

Dans le train, une nouvelle atmosphère est apparu : un senior aux cheveux blancs, parle avec une voix qui porte. Il tiens un discours qui me fait penser que son appartenance politique serait plutôt d'extrême gauche : d'une voix ferme, mêlant agressivité et douceur, il explique aux passagers qu'une fois à Lyon il faudra être tous ensemble pour réclamer le remboursement des billets. Un mini-débat s'ouvre sur la politique de la SNCF.

Ce qui à pour conséquence, de faire fuir le prêtre, qui n'avait rien dis depuis le début, dans la seconde moitié du train. Ce que le "senior de Gauche" ne manque pas de relever et de ponctuer, sur un ton mi-ironique mi-agacé : "Il y a problème ? Il nous aime pas celui-là ?" .

D'après 2 renouvellements de l'annonce du départ du train, nous voilà reparti à une vitesse avoisinant le surplace. Annonce : "Mesdames, messieurs, nous ne pouvons rouler à plus de 30 km/h au vu de notre situation, nous devrions mettre environ 30 à 40 min pour arriver à la prochaine gare.".

Tout le monde à l'air de n'accorder aucune importance à cette annonce : avancer même doucement a apaisé la plupart des passagers.

Arrivée à la fameuse gare, qui est par ailleurs ma destination, je descend et comme on pouvait le supposer le personnel de la SNCF demande à tout les passagers de descendre de 2 trains ! Bien malin ceux qui avait créer un mouvement masse lors du redémarrage du train ! Il pleut et les abris sont "squattés" par les passagers.

Voilà fin de l'aventure pour moi, je salue mon collègue qui lui va devoir atteindre sous pluie (quand tu as moins de 40 ans ou que tu fait moins d'1m90, tu attend toujours sous la pluie) le train qui l'emmera à Lyon.

Cette petite aventure aura durée plus de 3 heures, mais j'aime bien ces moments là.

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